Au XVIe siècle, Bernard Palissy recommandait l’emploi du falun comme amendement pour l’agriculture. Mais le doute persista, sur son efficacité, pendant de nombreuses années. Ce n’est qu’à partir de 1776, grâce à l’avis très favorable du Docteur Raulin, Inspecteur des eaux minérales, que les cultivateurs « falunèrent » leurs terres, en paix avec la science.
Depuis, on sait que le calcium, présent dans le falun, sous forme de carbonate de calcium, fait floculer les argiles des champs et améliore la porosité, créant des espaces entre les particules, ce qui facilite la circulation de l’air et de l’eau au contact des racines des cultures, améliorant ainsi la fertilité des terres et la précocité des récoltes.
Aujourd’hui, cette pratique a disparu au bénéfice des engrais chimiques et des scories de l’industrie, plus faciles à doser.
II – Dans la construction
La pierre de Faluns ou « pierre de Crouas « extrait des couches les plus dures et les plus compactes, a été jadis à la base de la construction de Savigné où l’église, les maisons du village et les fortifications sont bâties en « moellons » assemblés avec un mortier à base de chaux. Les escaliers de ferme, attenant à la maison d’habitation et servant pour accéder aux greniers à grains, sont aussi faits avec cette pierre. Ce falun se retrouve, de même, aux voûtes des ponts construits sur le Lathan autour de Savigné.
Depuis longtemps déjà, dans la région, l’habitude d’utiliser cette pierre à bâtir,
s’est perdue, d’autres matériaux plus résistants étant préférés.
III – Des souterrains dans les faluns
A plusieurs reprises, l’exploitation des faluns, a permis la découverte d’entrées de souterrains, en Mars 1969 au lieu-dit « Les Mollets » près de Champeigné (Channay), puis en Septembre et Novembre 1971 à la Morfassière.
On imagine que ces ouvrages, creusés dans le Crouas, ont pu servir de refuges aux populations des environs pendant le temps troublé du Moyen-âge ou tout simplement, pour les petites excavations, de silos à céréales (blé,..) pour se protéger des famines…, ou même de sépultures.
IV - Dans les travaux publics...
Actuellement, le falun est destiné essentiellement à la construction routière car il présente les qualités requises : .facilement compactable, il a des propriétés anti-contaminantes.. très bon pouvoir drainant, donc grande perméabilité. . faible teneur en argile. Il offre une bonne tenue à l'eau, mais présente, cependant,l'inconvénient de « gonfler » avec le gel et de perdre sa consistance au dégel. Son prix modéré, sa facilité et rapidité de mise en œuvre - il est prêt à l'emploi - font qu'il a engendré l'ouverture de nombreuses carrières dans la région de Savigné. Selon la proportion plus ou moins grande de sédiments fins qu'ils contiennent, les faluns peuvent être classés en 2 grandes catégories : les faluns gras qui sont collants car constitués d'éléments fins en forte proportion ; ils sont utilisés en remblai ou en mélange avec d'autres matériaux. les faluns maigres, selon leur granulométrie, conviennent aux cours de fermes, aux trottoirs, dans la réalisation d'autoroutes... Ainsi, pour construire l'autoroute A 10 entre Tours et Angers on utilisait 600 000 tonnes de falun pour 30 km. Utilisé en couche de transition dans un chaussée, il forme un substrat convenable quelque soit le terrain naturel.
Coupe transversale d’une chaussée
V – Une réserve aquifère
Perméables et poreux, les faluns renferment une nappe d’eau alimentée par les précipitations.
VI – Bibliographie : Au pays de faluns 1972 – 73 - 74